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EXTRAIT DE "SIX HEURES"

La maison semblait si petite, au milieu de ces vastes plaines. On l’aurait cru perdue, comme un oiseau, seul, au milieu de l’océan. Elle était là. Simplement là, élégante comme tout. Ses murs blancs, ces petites touches de rouge en bordure des fenêtres, son petit toit de chaume, une petite cheminée… son charme intense m’apprivoisait lentement. Un chemin de terre, bordé de tout petits cailloux, s’étendait de la petite porte en bois, jusqu’à un portillon blanc sali par les années. Et tout autour de cette oasis était la nature, telle une protectrice, un ange gardien, défendant fièrement ce havre de grâce. Nature affectueuse, si belle en cet endroit de la Terre qui me semblait tellement différent de tout ce que je pouvais avoir vu jusqu’ici.


Je m’approchais lentement, pensant fort à ce que je laissais derrière moi. Là-bas, j’étais si détaché, ailleurs, je me sentais si mal, la ville, la vie de forçat que je menais… jamais je n’aurais cru avoir à mes pieds une telle beauté. Arrivé près de la porte, je pus remarquer une inscription, gravée dans le bois : Â« Ã‰coutez, sentez, vivez, mais n’entrez pas Â».

Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Il ne semblait y avoir aucun danger dans cette maisonnette à l’allure si paisible…


Après quelques instants d’hésitation, je décidai d’entrer quand même. La porte n’était pas fermée à clé. Elle s’ouvrit en grinçant un peu, me laissant entrevoir l’intérieur de cette demeure mystérieuse. Tout ce qui allait m’arriver par la suite ne fut que le reflet de ce que j’allais découvrir à l’intérieur. Jamais, si j’avais su, je n’aurais ouvert cette porte de ma vie. Rien au monde n’était pourtant plus explicite que cette petite, si petite phrase, inscrite sur le seuil de ce qui allait être la maison de mes pires cauchemars.

Extrait de six heures: À propos
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